Souffle et murmure d’ Abouna

J’ai vu mon corps nager dans le lac Tibériade, au sein d’un arc-en-ciel qui battait la chamade

J’ai vu ton cœur cousu d’ un fil d’or qui ressoude, par un trait d’amour fou planqué là sous le coude.

J’ai vu l’eau des cascades des larmes de Marie, faire boire à mes cellules le vin du sang béni.

J’ ai vu partir au loin les calculs salés qui rendaient si pesante l’addition déportée.

J’ai aussi entendu le chant des anges masqués, dans leurs plus beaux atours et regards vibratoires.

Je me suis vue jouer avec ceux de la joie, à qui plus aucune chaine ne fait perdre la foi

J’avoue j’ai vu aussi le cadeau des martyrs, et leur conscience accrue du mal temporaire. J’ai vu les froides lames des armes temporelles, qui n’empêcheront pas que repoussent nos ailes

Du cosmos mes yeux, ont vu l’immense mirage, et cette perle si rare n’était plus qu’une image:

Une petite planète, perchée dans l’univers, pour nous petites bêtes émouvantes et solaires

J’ai senti les travers de nos luttes pour plaire, se reproduire, et sans en avoir l’air, accepter de mourir

Je l’ai vu cette mort qui sait nous faire renaitre, et recueillir les fruits de nos pensées concrètes

J’ai tremblé d’émotions et de passions passées, éponges et épuisettes…

Qu’il fallut en casser des oeufs pour l’omelette!

Puis un jour tout arrive, tambours et trompettes, à nouveau embrasé par la divine fête

Ou bien priant encore sous les plumes de ta couette, à la lune du loup j’entraine mes yeux de chouette…